sam. 11 oct. de 14h30 à 15h30
REMEMBER ACTE 02 — Kiswinsida Olivier Gansaore
Biennale Euro Africa de Montpellier

REMEMBER ACTE 02 est un hommage dansé à Thomas Sankara, figure majeure du Burkina Faso. Visionnaire, artiste et chef d’État, il a défendu une politique culturelle audacieuse, fondée sur l’autonomie et la valorisation des identités. Son assassinat a brisé cet élan, laissant l’art orphelin de sa portée transformatrice. Le spectacle interroge cet héritage : que reste-t-il de sa vision ? Qu’aurait été le rôle de l’art s’il avait survécu ? À travers la danse et le théâtre, l’artiste convoque sa mémoire et affirme sa foi dans un art qui rassemble, bouscule et élève.
Cette pièce prolonge REMEMBER ACTE 01 (créé en 2020), qui explorait les rituels de salutations villageoises comme gestes chorégraphiques réinterrogeant notre rapport à l’altérité et au vivre-ensemble. Dans ce deuxième acte, Gansaore célèbre Sankara et, plus largement, les figures engagées pour la justice sociale, l’émancipation et les droits humains. Inspiré des rituels funéraires de la société Moaga, il questionne ce que signifie rendre hommage et cherche à transmettre les valeurs de solidarité et de courage qu’incarnait le leader burkinabè.
Un solo incarné et documenté
REMEMBER ACTE 02 s’appuie sur une matière vivante issue d’entretiens et de recherches : témoignages du frère cadet de Sankara, d’un ami proche et d’acteurs culturels de l’époque, récits de guides du Mémorial Thomas Sankara, lectures et archives. Ces voix nourrissent le spectacle et résonnent avec les mouvements, entrecroisant humour, danse et théâtre.
À travers cette traversée personnelle et engagée, l’artiste met en jeu ses propres peurs, doutes, espoirs et colères, reflets d’une société en crise. Il accepte l’appel à la responsabilité individuelle, et choisit la scène comme espace de résistance et de questionnement.
REMEMBER ACTE 02 est ainsi un manifeste artistique et politique : un hommage vivant, une célébration chorégraphique de la mémoire collective et une révolte intime qui fait de l’art un levier d’éveil et d’émancipation.
Approche chorégraphique
Pour Kiswinsida Olivier Gansaore, la danse n’est pas qu’un art du mouvement, mais un véritable sacerdoce. Elle est langage intime et universel, capable de traduire émotions, colères et espoirs, là où les mots échouent. Ses créations naissent du réel, en prise directe avec la société et les bouleversements politiques qui marquent les corps et les vies, en particulier en Afrique. Ses pièces explorent des thèmes sociaux et humains souvent douloureux, dans une démarche de transmission et de questionnement.
L’artiste nourrit sa recherche de lieux de mémoire – prisons, musées, espaces d’exposition – et de musiques traditionnelles burkinabè qui convoquent l’émotion dans le geste. Son processus créatif s’appuie sur la documentation (lectures, films, entretiens), puis sur l’élaboration d’un noyau émotionnel ou politique travaillé en improvisation. Il intègre dans son vocabulaire des gestes atypiques, inspirés de la schizophrénie ou empruntés à la langue des signes, pour bâtir un langage corporel singulier, un code émotionnel entre indicible et visible. Son ambition est de toucher tous les publics, quels que soient leur âge ou leur origine, et de leur offrir une expérience sensible qui interpelle et déplace.
Kiswinsida Olivier Gansaore
Titulaire d’un Master en Études Chorégraphiques à l’Institut Chorégraphique International (CCI) - CCN de Montpellier, Kiswinsida Olivier Gansaore est un chorégraphe burkinabè dont le parcours artistique traverse plus d’une décennie de création, de transmission et d’engagement social à travers la danse.
Créateur de spectacles pluridisciplinaires, Kiswinsida vient de la danse urbaine où il se forge une solide réputation dès ses débuts grâce à ses performances qui lui ont permis de remporter plusieurs concours nationaux, notamment lors de la Semaine Nationale de la Culture (SNC) dont il est lauréat en création chorégraphique, avant de rejoindre la formation triennale de danse Yeleen Don du CDC La Termitière à Ouagadougou. Il est remarqué pour sa rigueur, son sens de transmission et sa sensibilité d’interagir avec les autres disciplines artistiques.
Depuis, il multiplie les collaborations artistiques en tant que chorégraphe auprès de multiples artistes burkinabè (comédiens, humoristes, réalisateurs, metteurs en scène, musiciens, chanteurs).
Il est engagé comme danseur-interprète et assistant auprès de Serge Aimé Coulibaly, comme assistant chorégraphique de Rosalba Torres Guerrero, comme stagiaire-interprète de Josef Nadj (Full Moon) et comme interprète auprès de Salia Sanou et Seydou Boro. Il a aussi collaboré avec des artistes comme Françoise Petrovitch ou encore Jos Pujol.
Sa démarche artistique interroge les défis contemporains et les réalités sociales : utilisant le corps comme un vecteur de poésie et de dialogue, Gansaore est co-créateur de projets mêlant chorégraphie, parole et mémoire comme On se dessine un monde ; il est directeur artistique de la compagnie GRAND GESTE avec laquelle il investit régulièrement les milieux carcéraux à travers le projet Vague Des Ailes.
Engagé dans la transmission, il intervient aussi auprès des enfants, des jeunes défavorisés et des publics éloignés, notamment via des ateliers comme ceux d’AFROCAV ou son projet Afro Dance. Il est créateur de plusieurs commandes.
Il a trois créations solo à son actif : ARZEKA (2018), REMEMBER ACTE 01 (2021) et REMEMBER ACTE 02 (2025/26) et présente son travail sur de nombreuses scènes nationales et internationales : Allemagne, France, Sénégal, Mali, MASA (Abidjan), Biennale de la danse en Côte d’Ivoire, Récréâtrales, Festival Dialogue de Corps, etc.
Il participe à plusieurs programmes de formation en Afrique de l’Ouest, comme le ANKATA Coaching Project ou encore l’Art de l’Enseignement de la Danse.
Artiste complet et engagé, Kiswinsida Olivier Gansaore incarne une génération de créateurs africains pour qui la danse est à la fois un art, un héritage, une responsabilité : un outil de réaffirmation de soi et de son identité, de résistance, d’expression et de transformation.
Production : ICI Centre Chorégraphique National Montpellier dans le cadre du Master Exerce
Coproduction : Cie Difé Kako (résidence)
Administration/Production : camin aktion
Distribution
Idée Originale et Conception Chorégraphique : Kiswinsida Olivier Gansaore
Interprétation : Kiswinsida Olivier Gansaore
Accessoiriste : Jean-Christophe Minart
Idée Costume : Kiswinsida Olivier Gansaore
Voix Off : Lassan Congo
INFOS PRATIQUES
Gratuit
Pour tout public, à partir de 8 ans
Aux Ateliers Tropisme
Cette soirée s’inscrit dans le cadre de la deuxième édition de la Biennale Euro Africa de Montpellier coproduite par la Halle Tropisme.
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